Né le 21 janvier 1866 à Lugrin, petite paroisse savoyarde proche d’Évian, Berwick est le fils d’un pauvre cordonnier.
Comptant déjà quelques petits larcins à son actif, il quitte la maison pour s’engager dans le régiment de Savoie en compagnie de son frère.
Il déserte au bout de quelques semaines et revient dans sa région natale, sur les berges du lac Léman.
Au printemps 1883, âgé de dix-sept ans, poursuivi pour un vol commis chez un marchand d’Évian, Berwick fait un premier séjour de trois mois en prison à Thonon.
En décembre 1885, voulant peut-être échapper à la marginalité, Berwick tente à nouveau l’expérience militaire.
Il s’engage, en France, dans le régiment suisse de Courten.
Sa nouvelle désertion est réprimée par la maréchaussée qui le conduit à nouveau en prison.
Passé aux « verges », le jeune homme est expulsé du régiment avec le « congé jaune » qui le déclare indigne de servir le Roi.
L’été suivant, rôdant dans la ville sarde de Carouge à la frontière de Genève, il s’enrôle dans le régiment suisse « Grison » au service de sa Majesté de Sardaigne.
Après quelques semaines de service, il quitte clandestinement sa garnison et gagne certainement Genève.
En effet, à l’époque de cette troisième désertion militaire, Berwick est arrêté une première fois à Genève sous le faux nom de Claude Gaillard.
Poursuivi pour « effraction de pavillon », Berwick est condamné à être « censuré et mis hors de la ville par les chasses gueux ».
Trois mois plus tard Berwick décide de partir en Angleterre pour la contrée de Northwood et commencer sa vie de brigand.